En 2010, 15 ans après l’adoption de la Convention des Nations-unies sur la Désertification, la dégradation des terres continue de progresser et près de la moitié de l’humanité en subit les conséquences.
Des organisations de la société civile décident de rompre le silence à tous les niveaux, sur le terrain et dans les enceintes internationales, en agissant en réseau. Avec l’impulsion du CARI, le ReSaD naît du rassemblement de quatre plateformes associatives nationales, au Burkina Faso, en France, au Mali et au Niger.
Les dix années d’existence du ReSaD ont été marquée par trois phases programmatiques, appuyées par l’Agence Française de Développement (AFD).
Les quatre plateformes se rassemblent autour d’une vision commune : « répondre aux enjeux de la dégradation des terres et de la gestion des ressources naturelles dans le cadre du changement climatique et de la lutte contre la désertification par le renforcement des capacités des acteurs de la société civile et par l’amélioration de l’efficacité globale de quatre plateformes nationales d’acteurs ».
Elles conduisent de premières actions communes pour mettre en place un réseau pertinent sur la lutte contre la désertification et la gestion durable des terres :
En 2012, le ReSaD organise à Ouagadougou, le premier forum international sur la Grande Muraille Verte qui permet de faire connaître l’initiative par la société civile africaine.
Les quatre plateformes du réseau précisent leur stratégie d’intervention en deux axes :
La composante régionale du projet FLEUVE, coordonnée par le CARI et mise en œuvre par les membres des réseaux ReSaD, RADDO et Drynet permet d’organiser la collaboration de plus de 300 acteurs de la société civile, scientifiques et collectivités locales autour de la construction du module de form’action des collectivités au montage de projets de gestion durable des terres.
Le ReSaD est sollicité par l’UICN dans le cadre du projet "Réduire les écarts dans la Grande Muraille Verte" pour conduire les actions des composantes de renforcement des capacités et d’investissement pour la mise en œuvre des politiques publiques.
Le ReSaD renforce son positionnement de voix commune de la société civile dans le cadre international de la Convention des Nations-unies sur la Désertification et dans le cadre régional de l’Initiative pour une Grande Muraille Verte au Sahara et au Sahel. Les plateformes se professionnalisent dans la préparation et le portage d’un plaidoyer commun de la société civile sur les terres.
Ce positionnement à l’international a eu pour effet une meilleure reconnaissance des membres du ReSaD comme interlocuteur sur la désertification par les autorités nationales. Un nombre croissant d’ONG et d’associations de chaque pays ont été associées aux débats. La mobilisation du ReSaD dans la Grande Muraille Verte accroit les partenariats avec la société civile dans les grands projets liés à sa mise en œuvre.
Les évaluations externes des précédentes phases du programme ont confirmé la pertinence d’un regroupement d’acteurs actifs au Sahel sur les enjeux liés à la désertification. Un besoin ressort : renforcer l’ancrage de la dynamique de réseau dans les pays en vue de sa pérennisation. En s’appuyant sur ces évaluations, les membres du ReSaD ont construit leur programme 2018-2021 autour de trois axes :
Les plateformes continuent à renforcer les capacités de leurs associations et ONG membres, ainsi que celles des collectivités, à travers une offre de formation, l’animation de l’échange d’expérience, la capitalisation et la diffusion d’information.
Les plateformes vont plus loin en proposant un accompagnement de leurs membres et collectivités partenaires, pour la mise en œuvre d’actions de restauration et de gestion durable des terres portées par les membres, en particulier dans le cadre du projet « Les communautés reverdissent le Sahel » au Burkina Faso et au Mali.
Les plateformes membres du ReSaD confirment leur capacité à mobiliser et accompagner la participation de la société civile au sein de la Convention Désertification et de la Grande Muraille Verte.
L’animation du réseau dans les pays et entre les pays est la clé de voûte de son appropriation par les membres. Les plateformes renforcent l’animation en interne autour des objectifs du ReSaD et de sa vision stratégique, en vue de le pérenniser. Elles devront relever le défi de la mobilisation de ressources leur permettant de poursuivre leur action commune au service des communautés rurales du Sahel.
Les liens de collaboration et d’amitié entre les femmes et hommes qui forment le réseau, noués au cours des dix dernières années, sont un atout et permettent d’envisager l’avenir avec optimisme et volonté.