LA DESERTIFICATION AU SAHEL
Le Sahel est une zone géographique qui s’étend en Afrique, de l’Atlantique à la mer Rouge. Traversant 11 pays du Sénégal à l’Érythrée, le Sahel forme la rive Sud du Sahara. Dans cette étendue semi-aride, se trouve une diversité d’écosystèmes (forêts sèches, steppes, savanes, etc.) aux ressources naturelles particulièrement fragiles. L’espace sahélien fait face depuis de nombreuses années à des menaces pesant sur la sécurité alimentaire et les conditions de vie de sa population. Sécheresses répétées, croissance démographique, déforestation… Autant de facteurs qui conduisent à la dégradation des terres auparavant nourricières.
Les ressources naturelles particulièrement fragiles du Sahel sont menacées par la désertification, qui est définie comme « la dégradation des terres dans les zones arides, semi-arides et subhumides sèches par suite de divers facteurs, parmi lesquels les variations climatiques et les activités humaines » (CNULCD, article 1er). La désertification correspond à une destruction progressive des sols, qui se traduit entre autres par leur perte de fertilité et a donc des conséquences sur les conditions de vie des populations locales. Contrairement à ce que l’on peut penser à l’évocation du terme désertification, il ne s’agit donc pas d’une avancée du désert du Sahara.
Pour contrer la désertification, des techniques et modes de productions ruraux permettent de restaurer les terres dégradées et de préserver durablement les ressources naturelles, tout en garantissant nourriture et revenus aux populations rurales. Ces modes de gestion durable des terres ont été développé dans les zones arides en combinant les savoirs ancestraux des communautés, les recherches scientifiques et l’amélioration par la pratique.
Les initiatives menées pour lutter contre la désertification dans les territoires ruraux du Sahel sont portées par des acteurs aux compétences et aux ressources variées, mais elles ne sont que rarement connectées entre elles. Par ailleurs, les interventions ciblent souvent des groupes de producteurs ruraux et se concentrent à l’échelle de leurs parcelles ou de leurs villages, ce qui limitent la portée et la durabilité de ces actions.
Pour lutter contre la désertification les membres du ReSaD encouragent :
Les membres du ReSaD encouragent l’inscription des actions de lutte contre la désertification dans des approches plus holistiques décloisonnant les secteurs (agriculture, environnement, gestion de l’eau, élevage, etc.) :
- La restauration des terres via des techniques d’aménagement des parcelles comme le zaï, les demi-lunes ou encore les cordons pierreux améliorent la conservation des eaux et de la fertilité dans les sols, ces techniques couplées à des pratiques agroécologiques permettent aux paysans d’améliorer leur production agricole ainsi que leur sécurité alimentaire et économique.
- La restauration des couverts forestiers, notamment à travers les pratiques de régénération naturelle assistée qui favorisent la pousse d’arbres à partir de souches et de repousses naturelles, permettent d’améliorer la qualité des sols. Un accompagnement des filières sur les produits forestiers non ligneux (fruits du baobab, moringa, neem, etc.) permet aux paysans de tirer des revenus de la préservation des ressources naturelles.
A découvrir : les fiches techniques du GTD sur les savoirs paysans pour lutter contre la désertification
Les membres du ReSaD encouragent l’intégration de la lutte contre la désertification dans des approches d’accompagnement des territoires :
- La plupart des activités pratiquées dans les zones arides tirent leurs matières premières des ressources en terre et en eau (agriculture, élevages, commerçants, bois-énergie, etc), les usagers concernés peuvent parfois être en compétition autour de certaines ressources. Les autorités des communes sahéliennes ont un rôle à jouer pour organiser les usages des ressources naturelles de leur territoire, et inscrire la gestion durable des terres dans leurs missions de développement. Pour cela, les membres du ReSaD développent des outils pédagogiques pour renforcer et accompagner les collectivités locales.
- Dans les zones sahélo-soudaniennes, les agriculteurs et les éleveurs pastoraux sont en concurrence sur les espaces utilisés, ce qui entraîne régulièrement des conflits. La mobilité des troupeaux, emblématique du Sahel, apparaît pourtant comme une façon d’exploiter durablement des ressources naturelles dispersées et imprévisibles, en optimisant la productivité en saison des pluies et en minimisant les pertes de poids des bêtes en saison sèche. Les membres du ReSaD prônent donc également l’organisation d’un pastoralisme durable pour entretenir les savanes sahéliennes, tout en étant une source économique majeure et de cohésion sociale dans la région.
MUTUALISER LES EXPERTISES
Le ReSaD s’appuie sur la multitude de ses membres et la diversité de leurs expertises pour former un front collectif contre la désertification.
Ensemble, les membres du ReSaD agissent pour :
- Se renforcer par l’apprentissage entre pairs, la capitalisation des expériences et pratiques, la diffusion régulière des résultats et avancées sur le terrain ;
Renforcer les capacités des acteurs
- Améliorer les actions de gestion durable des terres par l’accompagnement des porteurs de projets. Le ReSaD ne se substitue pas à ses membres et partenaires qui agissent sur le terrain. Il mobilise les forces en présence pour fournir un appui adapté aux besoins (montage de projet, recherche de financement, apports méthodologiques, mise en place de partenariats, etc.).
Accompagner les initiatives locales