Au Sahel, l’élevage pastoral représente une activité économique majeure. Or, au niveau mondial, l’activité d’élevage est une forte contribution dans les émissions de gaz à effet de serre, en fonction du type d’élevage et des régions. Pour la région du Sahel, l’élevage pastoral est accusé d’avoir un bilan carbone assez négatif. Les chercheurs du CIRAD ont utilisé une méthode innovante dite écosystémique : elle prend en compte l’ensemble du fonctionnement écologique spécifique d’un territoire en fonction des saisons et des lieux, pour calculer son bilan carbone. Après avoir menée une étude au nord du Sénégal, ils ont montré que les résultats sont plutôt positifs concernant le bilan carbone de la zone : par l’utilisation de cette méthode qui prend en compte la spécificité du territoire dans son ensemble, les données sur le système pastoral montrent un équilibre entre les émetteurs et les stockeurs des gaz à effet de serre.
Ces territoires peuvent donc devenir des outils d’atténuation du changement climatique, avec plusieurs méthodes comme l’aménagement de points d’eau, la valorisation des déjections animales par la méthanisation ou le stockage de fourrage quand il est présent en quantité et en qualité. De plus, cette étude peut mener à une plus large révision des émissions de gaz à effet de serre en appliquant la méthode écosystémique aux études du GIEC. Enfin, l’élevage pastoral est le meilleur secteur pour valoriser et occuper ces espaces, sécurisant les populations et les régions.