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L'impact des corridors herbivores sur le maintien de l'empreinte génétique des populations végétales

Aldredo Garcia-Fernandez, Pablo Manzano, Javier Seoane, Francisco M. Azcarate, Jose M. Iriondo et Begona Peco ont publié en juillet 2019 un article scientifique analysant l’impact et l’importance des corridors herbivores, chemins utilisés par les pasteurs lors de la transhumance des troupeaux, sur le maintien de l'empreinte génétique des populations végétales.

La fragmentation des habitats représente une menace de taille pour la conservation de la biodiversité et la productivité des écosystèmes. Elle entraîne, entre autres, l’appauvrissement génétique, et des phénomènes comme la dépression de consanguinité ou la réduction de la diversité génétique. Les auteurs de l’étude ont décidé d’observer l’impact des corridors herbivores sur la génétique des populations de plantes, et ont fait un focus sur la Canada Conquense, parcours de transhumance espagnol utilisé en permanence depuis des siècles, et qui compte aujourd’hui au moins 2 passages de troupeaux par an (pour rejoindre les pâtures d’hiver et d’été). Les chercheurs ont ainsi comparé la diversité génétique et les coefficients de consanguinité des populations de Plantago Lagopus le long du chemin avec le reste de la matrice écopaysagère aux alentours, menant des analyses à différentes distances des installations humaines. 

Des différences significatives ont été observées entre les coefficients de consanguinité du chemin de transhumance et ceux de la matrice écopaysagère aux alentours. Des tendances indiquant une diversité génétique plus importante et une imbrication des populations supérieures autour des installations humaines ont aussi été observées. Le long des chemins de transhumance, des tendances de diversité génétique plus large ont pu être observés, mais celles-ci n’étaient que marginales compte tenu de la taille de l’échantillon étudié. 

Les résultats montrent des paysages fonctionnels avec des installations humaines comme points de dissémination, et les chemins de transhumance font office de réservoirs de pollinisation. Les chemins de transhumance pourraient aussi potentiellement fonctionner comme des structures linéaires,  facilitant la dissémination sur de longues distances à travers la matrice écopaysagère, alors que les populations de P. Lagopus locales dépendent plutôt de la dispersion des semences sur de courtes distances.

Ainsi ces résultats montrent l’importance des corridors herbivores pour conserver la capacité de migration des plantes, et aident aussi à comprendre le rôle de la dispersion des semences et la propagation des espèces invasives en lien avec l’activité humaine.

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