Cette fête annuelle rassemble de nombreux éleveurs venus de toutes les contrées du pays et même de certains pays voisins convergents vers les terres salées de la région d’Ingall au Niger.
Dans la tradition, les éleveurs quittent le sud du pays (zone agricole) pour éviter les conflits champêtres et pour déplacer le pâturage dans la zone salée d’Ingall. Il est en effet essentiel pour le bétail (chèvres, moutons, vaches et dromadaires) de compléter l'herbe fraîche par des apports en sel minéraux : d’où le nom Cure Salée.
Les éleveurs guident leurs troupeaux à travers de nombreux pâturages dans une transhumance sud-nord de 300 à 400 km, pendant 2 à 3 mois. Au cours de ce périple, à la mi-septembre, tous les troupeaux convergent vers les sources salées des 3 Tegidda de la plaine de l'Ighazer : Tegidda n'Tessoumt, Tegidda n' Adrar, Tegidda n'Tagait. Cette grande réunion est l'occasion pour les éleveurs de satisfaire les besoins des animaux mais aussi de célébrer la grande fête annuelle de la Cure Salée.
Depuis l’antiquité cette transhumance du sud au nord et du nord au sud se déroulait sans tambours ni trompettes. C’est à partir de 1976 que les autorités administratives commencèrent à s’intéresser à ce mouvement d’éleveurs avec leurs troupeaux. Ainsi le ministre chargé des questions sahariennes profita de cette occasion pour sillonner chaque année d’août à septembre la zone d’Ingall. Il rendit visite de campements en campements aux éleveurs auxquels il transmit le message du gouvernement.
Sucre, thé vert, tabac, furent distribués gracieusement aux éleveurs. Des équipes de vaccination des médecins comme de vétérinaires restèrent toute la période pour vacciner les éleveurs et leurs animaux. Une équipe des médecins étaient aussi sur place à Ingall pour des consultations/vaccinations.
De nos jours, la Cure Salée est devenue la fête de tous. Il y a d'un côté le rythme traditionnel du Tandé (tambour touareg tapé des mains) et des Akanzams (petits tambourets que l’on tient à la main tapé avec un bâtonnet), de l’autre les orchestres nationaux et autres chanteurs modernes. Tout se déroule dans la ville d'Ingall.
ONG, institutions internationales présentes aux Niger, profitent pendant la Cure Salée pour transmettre leurs messages. Quant à l’État, ses représentants profitent pour transmettre leurs messages aux participants qui pour certains, n’ont pas accès aux médias publics.
De plus, après une année de séparation, les Touaregs et les Peuhls se retrouvent et renouent ainsi des liens d'amitiés, échangent des informations. Ils profitent des célébrations pour vivre leurs traditions, célébrer des mariages, participer à des chants et à des danses ou prendre part à diverses compétitions. Parmi les moments les plus forts, on peut citer les courses effrénées des Touaregs à dos de dromadaires ou les danses des hommes Peuhls -cherchant par leur beauté, leur maquillage et leurs parures excentriques- la préférence des femmes.
Avantages économiques, culturels et sociaux :
Inconvénients :
Découvrir les photos de la Cure Salée 2018 sur la page Facebook du RADDO.
©hesed.info
Texte rédigé par Ibrahim Alanga, représentant de l'association Almadeina au Niger et membre du RADDO.