L’arbre est indispensable à la survie de l’humanité et il est urgent d’agir pour le protéger au Sahel ! Le mot d’ordre de ce premier Salon International de l’Arbre est clair. En effet, pour les populations sahéliennes, en plus des services écologiques qu’il apporte (stockage du carbone, contribution au cycle de l’eau…), l’arbre joue un rôle important dans la constitution des revenus des ménages ruraux. Source de bois pour la construction ou encore la cuisson, l’exploitation des arbres procurent également de nombreux produits dérivés pour l’alimentation ou la médecine traditionnelle. Ces produits sont d’ailleurs à découvrir sur les stands des associations et collectifs de producteurs pendant le salon.
Parmi les exposants internationaux, l’association de protection des oasis Almadeina est venue du Niger pour représenter le Réseau Associatif de Développement Durable des Oasis (RADDO). Son représentant, Monsieur Ibrahim Alanga a amené avec lui des dattes et des pieds de dattiers qui ont intrigué les visiteurs Burkinabè, dont le Ministre de l’Environnement qui a pris le temps de se faire présenter le RADDO et ses actions. Monsieur Alanga repartira avec des commandes de dattiers et des perspectives de partenariats.
Au travers de conférences et de table-rondes, le Salon entend permettre de faire dialoguer différents acteurs (société civile, entreprises, institutions, états) autour des résolutions à prendre pour protéger et gérer durablement les arbres au Sahel.
Jeudi matin, un atelier modéré par le SPONG a déjà permis de tirer plusieurs constats : au Burkina Faso, des savoirs ancestraux existent autour de la protection et de la valorisation des arbres, car les populations ont conscience des bienfaits qu’ils apportent. Cependant, ces savoirs ne sont pas pris en compte dans les législations relatives à la protection des ressources forestières. Elles sont même aujourd’hui une entrave à l’exploitation par un paysan des arbres qui sont dans ses champs. Les problèmes de sécurisation foncière des parcelles agricoles s’y ajoutent et décourage aujourd’hui les populations rurales à investir dans la plantation et l’entretien d’arbres. Sont également pointées du doigt les campagnes de reboisement qui n’intègrent que rarement les dispositions pour entretenir les plantations, et que ne sont jamais évaluées par la suite. Beaucoup d’investissements sont engagés dans ces campagnes, mais peu d’arbres survivent faute de suivi. Les participants recommandent de construire un plaidoyer à destination des services des eaux et forêts à partir des échanges qui auront lieu durant tout le salon. Le ReSaD ne manquera pas de faire l’écho de ces recommandations.