Cette publication phare de la Convention a pour objectif de faire un état des lieux de la dégradation des terres à l’échelle planétaire et de guider les Etats et les communautés quant aux options qui s’offrent à eux pour l’élaboration de programmes de restauration des terres. Après avoir fait le constat alarmant que 40% des terres sont aujourd’hui dégradées (contre 25% au moment de la publication de la première édition en 2017), le Secrétariat présente 3 scénarios d’évolution de la situation d’ici à 2050. Là où le business as usual aurait des « conséquences désastreuses pour le climat, la biodiversité et les moyens de subsistance », en particulier pour l’Afrique subsaharienne, la restauration de la moitié des terres émergées entrainerait une augmentation des rendements agricoles mondiaux de 9%, ainsi qu’une préservation des écosystèmes, de la ressource en eau, et le stockage d’une quantité importante de carbone dans les sols. Le rapport fait ensuite mention d’expériences fructueuses de restauration des terres menées à travers le monde, preuve de leur possibilité de « mise en œuvre dans presque tous les contextes et à de nombreuses échelles spatiales ». La Convention incite les Etats parties à accompagner ces initiatives d’un « renforcement des droits » des populations locales, notamment des droits fonciers.
La sortie de cette publication s’est accompagnée de celle d’un rapport intitulé La sécheresse en chiffres 2022 – Restaurer afin d’être prêts et résilients, et ce à l’occasion de la Journée de la sécheresse lors de la 15ème Conférence des Parties de la Convention à Abidjan. Ce recueil de données chiffrées sur l’occurrence des épisodes de sécheresse et leurs impacts vise à guider les prises de décisions à l’occasion des négociations multilatérales. « Depuis 2000, le nombre et la durée des sécheresses ont augmenté de 29% », peut-on lire dans la publication. Ainsi, 700 millions d’individus risqueraient d’être déplacés d’ici 2030 du fait de la sécheresse. D’où un appel fort à l’action, et la mise en avant de l’absolue nécessité d’une accélération de l’atténuation. La publication plaide pour la restauration des terres et des paysages, afin d’améliorer la résilience face aux sécheresses et de les atténuer, la matière organique du sol étant un facteur clé de la capacité de rétention d’eau de ces derniers. Enfin, le rapport donne des exemples d’initiatives réussies, telle que l’adoption du goutte à goutte en Israël, qui « a contribué à résoudre le problème de la pénurie d’eau » dans le pays.