Sayouba a créé avec quelques amis en 2011, pendant ses études à l'école d'agronomie, l'association APEDR. Elle travaille avec les communautés rurales du Burkina Faso sur l'agriculture, l'élevage et l'environnement. En 2015, il participe au sommet de la société civile Desertif'Action, lui permettant de rencontrer le SPONG ( Secrétariat Permanent des Organisations Non Gouvernementales au Burkina Faso) et de développer ses relations avec le CARI et le ReSaD.
C'est dans le cadre d'un projet commun entre l'APEDR, le ReSaD et le F3E (réseau associatif en France sur les méthodes de travail qualitative des actions de solidarités internationales) que Sayouba est venu en France pour rencontrer ses partenaires et mieux connaître le CARI. Il a effectué des missions de rencontres d'agriculteurs locaux des Cévennes, participé à la préparation de pépinières, au retournage de compost et à l'entretien de parcelles d’ail. Ils ont aussi échangé sur les différentes techniques agroécologiques mises en place par chacun, comme la culture de légumineuses pour la fixation de l'azote chez un maraîcher, ou la fabrication de bio-pesticide à base de piments qu'utilise les agriculteurs au Burkina Faso.
Il a aussi visité des cultures en terrasse par escalier, technique toujours utilisée dans les Cévennes. Il salut d'ailleurs le courage de ces agriculteurs travaillant la terre sur des reliefs accidentés qui jouent en leur défaveur, mais qui arrivent pour autant à produire des légumes de qualité "les gens n'ont pas voulu faire écrouler les montagnes pour avoir de l'espace, mais ils l'aménagent sans dégrader" (Sayouba, entretien le 13 mars). Il a pu donner un parallèle entre l'agriculture biologique qu'il a visité en France et celle au Burkina Faso : dans les Cévennes, les agriculteurs ont accès à très peu de superficies, mais ont cependant une production importante grâce aux outils techniques qu'ils mettent en place et la disponibilité de l'eau même sur ces reliefs accidentés. Au Burkina Faso, ce sont de très grandes superficies de terres mais une production faible dû au manque d'eau.
Cette visite avait pour autre objectif de faire se rencontrer les partenaires du projet sur Paris, mais dans ce contexte de crise sanitaire, les rencontres ont été annulées. Sayouba a cependant pu échanger avec Manon Albagnac, chargée de mission au Sahel et coordinatrice du ReSaD ainsi qu'avec le F3E par téléphone avant son départ.