Dans le contexte actuel de contraintes climatiques et socioéconomiques, les agricultures des zones sèches doivent évoluer afin de s’adapter et de répondre à un double défi : produire plus pour satisfaire les besoins alimentaires importants de populations en croissance, mais aussi produire mieux de façon viable et durable. Pour cela, les agricultures de ces zones doivent évoluer vers des modes de production à la fois plus productifs, économes en ressources naturelles et résistants aux aléas climatiques.
Dans ce cadre, l’ingénierie écologique propose de nouvelles alternatives de gestion des systèmes agro-sylvo-pastoraux caractéristiques des régions arides et semi-arides d’Afrique subsaharienne. Ceci implique de maitriser la complexité des systèmes étudiés et de s’inspirer à la fois du fonctionnement des écosystèmes naturels de référence à la région agroécologique concernée — les savanes pour les zones sèches ouest-africaines — et des pratiques traditionnelles et savoir-faire locaux issus d’une longue adaptation face aux contraintes environnementales.
À partir des expériences ouest-africaines notamment, différentes options pratiques sont exposées dans ce dossier. On pourra ainsi agir sur la biodiversité des organismes, que ce soit les plantes ou les microorganismes du sol par exemple, favoriser le recyclage des matières organiques et des éléments nutritifs pour les plantes qui sont associées, maitriser les cycles de l’eau et, enfin, agir sur l’organisation des paysages pour favoriser un meilleur contrôle des ravageurs de culture.
Cependant, développer une telle approche demande une vision intégrée du fonctionnement et de l’évolution des systèmes agro-sylvo-pastoraux. Les questions sociales — le foncier, l’urbanisation et les migrations — et économiques — les marchés des denrées de première nécessité, la pauvreté, etc. — sont des déterminants essentiels qu’il convient de prendre en compte pour le développement durable des populations dans les zones sèches en Afrique subsaharienne.
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