La question des coûts économiques et notamment macro-économiques de la dégradation des terres devient peu à peu prioritaire dans les réunions internationales sur le développement des régions sèches. Elle rejoint celle du coût de l’inaction mise en évidence par l’Organisation de coopération et de développement économiques en 2005. Les études menées sur le coût de la dégradation des terres au niveau national restent rares et peu référencées dans les publications scientifiques.
Différents travaux issus principalement de la Banque mondiale, leurs méthodes, leurs limites ainsi que leurs résultats sont présentés. Deux types d’approche sont différenciées : (i) des modélisations majoritairement centrées sur la compréhension des processus d’érosion pluviale, faites à partir de relevés de parcelles et (ii) des approches plus spatiales divisant les surfaces affectées en fonction des principales activités économiques qui s’y déroulent. Les résultats montrent que le coût de la désertification est bien souvent égal ou supérieur à la croissance agricole des pays concernés, ce qui met en question la réalité ou la durabilité de leur développement rural.
En conclusion, la question du seul investissement dans la récupération et dans l’entretien des terres comme moteur du développement rural est posée. Ne faut-il pas aussi, pour lutter contre la désertification, promouvoir des petites industries de valorisation des produits des régions sèches, l’écotourisme ou des activités de service ?
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