Depuis 1989, la Ferme Pilote de Guiè de l'Association Zoramb Naagtaaba (AZN), restaure des sols dégradés à travers l'utilisation d'un concept novateur de développement rural familial et communautaire. Ce concept est basé sur la création de périmètres bocagers dans un régime de copropriété coutumière, comprenant des parcelles privées appartenant à des agriculteurs et des communs gérés par une association de bénéficiaires. Par une approche globale du problème, les actions de la ferme pilote visent la préservation de l'environnement dans l'agriculture sahélienne grâce à trois axes d'intervention : l'expérimentation, la formation et un appui direct aux agriculteurs.
C'est après plusieurs années d'expériences, de tentatives, d'échecs et d'apprentissages, que la ferme pilote de Guiè a mis au point des techniques de restauration des terres dégradées et des dispositifs d'embocagement : diguettes, mares, haies vives, rotations culturales et zaï.
AZN a d'ailleurs exporté son concept dans 3 autres Fermes Pilotes (situées à Filly, Goèma et Barga) et propose des formations aux jeunes sur l'agroécologie, l'élevage durable, l'agroforesterie, le bocage sahélien et l'artisanat rural.
Un périmètre bocager (wégoubri en langue mooré) consiste en un regroupement de parcelles agricoles au sein d'un même site protégé de l'érosion et du bétail. Le bocage sahélien a pour objectif l'utilisation la plus optimale de l'eau pluviale. Grâce à l'aménagement de dispositifs tels que les diguettes associées à des haies vives autour des champs, aucune goutte d'eau de pluie n'est perdue. Cela permet aux cultures de bénéficier de la quantité d'eau nécessaire à leur croissance et à leur bonne productivité.
Ce système repose sur une construction foncière particulière : chaque paysan reçoit un lot de parcelles dont il devient propriétaire et l'ensemble des zones communes est géré par un système de copropriété formé par le rassemblement des différents propriétaires. Dans le système foncier traditionnel, les zones de culture sont dispersées sur le territoire du village, ce qui rend difficile (et très coûteux) la mise en place d'une protection efficace contre les menaces telles que l'érosion et la divagation du bétail. En regroupant les zones de culture sur une zone concentrée et pérenne, il devient cohérent et financièrement soutenable de protéger ce site contre les différentes menaces pesant sur l’agriculture. Cette sécurité dans la production est un préalable à une politique d’intensification durable de l’agriculture paysanne, visant à l’enrichissement des sols plutôt qu’à leur appauvrissement.
Fort de ses 30 années d'expérience, AZN et son partenaire français Terre Verte ont rédigé un support technique pour permettre à tous de se lancer dans le périmètre bocager. Consultez-le sans attendre : L'aménagement d'un périmètre bocager au Sahel. Visualisez également le documentaire produit par Terre Verte.
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